Programmer avec PerlQt

Germain Garand traduit par Stéphane Payrard, révisé et augmenté par l'auteur.

Ce document décrit l'interface Perl au toolkit Qt 3.x. Contacter l'auteur à <germain@ebooksfrance.com> ou le traducteur à <stef@mongueurs.net>. Vous trouverez le document original sur le site perlqt.sourceforge.net


Introduction

PerlQt-3, crée par Ashley Winters, est une interface perl aux composants graphiques (et non graphiques) fournis par Qt3.

Le toolkit Qt 3.0 auquel PerlQt accède à été écrit en C++ par la société Trolltech: Trolltech.

PerlQt3 est fondé sur la librairie SMOKE, une surcouche fine indépendante du langage. Cette couche a été générée à partir des fichiers d'en tête de Qt par le kalyptus de Richard Dale grâce au module de David Faure.

Le présent document décrit les principes de la programmation PerlQt. Vous devez avoir des notions de programmation orientée objet en Perl pour le lire. Une connaissance de C++ est recommandée mais non requise. Avec celle de l'anglais, elle vous facilitera la consultation des manuels en ligne de Qt. Ladite documentation est la seule référence qui fasse autorité.

Si Qt est installé sur votre système, sa documentation l'est certainement aussi : voyez le programme $QTDIR/bin/assistant.


Installation

Conditions requises

Pour compiler et utiliser PerlQt, vous devez avoir:

L'installation de Perl et de Qt sont en dehors du sujet du présent document. Se référer aux documentations respectives de ces logiciels.

Compilation de PerlQt

Les instructions de cette section présupposent que le répertoire courant est le répertoire racine de l'arborescence des sources de PerlQt.

PerlQt utilise le système GNU Autoconf, mais il est préférable de le lancer via le script standard Makefile.PL :

 perl Makefile.PL

N.B : Si la variable d'environnement QTDIR n'est pas définie, vous devrez peut-être spécifier manuellement l'emplacement de Qt à l'aide de l'option :

 --with-qtdir=/emplacement/de/Qt

Si la bibliothèque SMOKE est manquante, configure générera ses sources dans un sous-répertoire.

 make
 make install

Cela installera PerlQt, Puic et les utilitaires pqtsh et pqtapi.

Le lieu d'installation privilégié de SMOKE et de PUIC est le système de fichiers de KDE3. Si KDE3 n'est pas installé (ou que la variable KDEDIR n'est pas définie), spécifier ce lieu avec l'option --prefix de configure's. Ainsi :

 perl Makefile.PL --prefix=/usr

Installation avec les droits d'utilisateur

Pour réaliser une installation locale, sans les droits de super-utilisateur, suivez les instructions suivantes :


Anatomie de PerlQt

Un programme Qt typique utilisant des composants GUI est fondé sur une boucle événementielle.

Il ne se comporte pas comme une suite séquentielle d'instructions où vous devriez gérer vous-même chaque événement (tels que le clic de la souris ou l'enfoncement d'une touche).

Au lieu de cela, vous créez un objet Qt::Application et les composants du GUI qu'il utilise, puis vous définissez les méthodes d'objet à appeler lors de l'occurrence d'un événement, puis démarrez la boucle événementielle.

C'est tout. Qt gérera les événements et les dirigera vers les routines appropriées.

Voyons un programme PerlQt minimal.

Hello World

 1: use Qt;
 2: my $a = Qt::Application(\@ARGV);
 3: my $hello = Qt::PushButton("Hello World!", undef);
 4: $hello->resize(160, 25);
 5: $a->setMainWidget($hello);
 6: $hello->show;
 7: exit $a->exec;

Ce programme charge d'abord le module Qt [line 1] puis crée l'objet application $a en lui passant une référence au tableau @ARGV contenant les arguments de la ligne de commande [l.2]. Cet objet application est unique pour un interpréteur Perl donné et peut être ensuite accédé par la fonction pure Qt::app().

La ligne 3, crée un PushButton orphelin (c.à.d sans parent: non contenu dans un autre widget) dont nous passons la valeur undef comme argument pour le parent. undef est l'équivalent perlQt d'un pointeur null en C++.

Après les instructions de ``mise en page'' [l.4], nous indiquons à l'objet application que le widget principal est ce PushButton... Ainsi, il saura que fermer la fenêtre associée à ce widget signifie: sortir de l'application.

Pour rendre ce widget visible (qui est par défaut caché), on appelle la méthode show [l.6] et lance la boucle événementielle [l.7].

Sommaire de la syntaxe :

  1. Les classes PerlQt sont accessibles par le préfixe Qt:: au lieu du Q initial des classes Qt en C++. En consultant la documentation Qt, vous devez donc mentalement changer le nom d'une clasee QFoo en Qt::Foo.

  2. De manière similaire à C++, un objet est créé par l'appel d'un constructeur de même nom que la classe dont il est une méthode.

    Vous ne devez donc pas dire new Qt::Foo ou Qt::Foo->new() contrairement à l'usage commun en Perl.

    Dites simplement:

     my $object = Qt::<classname>(arg_1, ..., arg_n);

    Un constructeur sans argument s'énonce encore plus brièvement :

     my $object = Qt::<classname>;

  3. Comme il a déjà été dit, l'équivalent Perl d'un pointeur C++ est le mot-clé Perl undef.

    Les pointeurs sont les arguments précédés par le caractère * dans la documentation Qt (Par exemple: ``QWidget* widget'').

L'héritage et les objets

Avant d'expliquer comment les routines Perl peuvent être appelées de Qt, parlons du mécanisme d'héritage vu de PerlQt.

PerlQt est conçu pour allier la simplicité de Qt à la puissance et à la flexibilité de Perl. Pour ce faire, PerlQt étend le paradigme objet de Perl pour mimer Qt et son mécanisme de métaobjets.

Un Widget personnalisé

Réécrivons le programme ``Hello World!'' avec une version personnalisée de PushButton:

  1: use strict;
  2:
  3: package Button;
  4: use Qt;
  5: use Qt::isa qw(Qt::PushButton);
  6:
  7: sub NEW
  8: {
  9:   shift->SUPER::NEW(@_[0..2]);
 10:   resize(130, 40);
 11: }
 12:
 13: 1;
 14:
 15: package main;
 16:
 17: use Qt;
 18: use Button;
 19:
 20: my $a = Qt::Application(\@ARGV);
 21: my $w = Button("Hello World!", undef);
 22: $a->setMainWidget($w);
 23: $w->show;
 24: exit $a->exec;

Pour implanter notre propre version de PushButton, nous créons un nouveau package [l.3] et importons Qt [l.4].

Nous utilisons le pragma Qt::isa [l.5] pour déclarer notre widget comme sous-classe de PushButton. Ce pragma accepte une liste de une ou plusieurs classes dont dérive la classe à définir.

Créons maintenant un constructeur pour notre nouveau widget en écrivant une routine appelée NEW (notez les majuscules qui marquent une méthode différente du constructeur ``new'' usuel). Le constructeur PerlQt est appelé implicitement comme ligne 21.

Note widget doit d'abord appeler le constructeur de sa classe de base (ici: Qt::PushButton) à la ligne 9, avec tous les arguments que nous avons reçus.

Nous créons ainsi un objet instance de notre classe. Cette objet est accessible par la fonction this (Attention: ce n'est pas la variable $this mais simplement this).

Chaque fois que nous invoquons une méthode à partir de notre package nous pouvons écrire indifféremment method() ou this->method();

L'utilisation d'attributs

Lors de la construction d'un objet composite, vous pouvez simplement créer ses différents composants à l'intérieur de variables de scope lexical (c.à.d déclarées par my) puisque les widgets sont seulement détruits par leur parent et non nécessairement quand leur conteneur disparaît du scope.

En d'autres termes, PerlQt utilise un système de comptage de références pour gérer la destruction des objets.

Souvent cependant, vous souhaiterez accéder aux composants de votre objet depuis un tout autre endroit que celui où vous l'avez créé (par exemple pour modifier une légende de bouton dynamiquement). Dans ce cas, la syntaxe traditionnelle de perl propose de stocker une référence à ces composants dans la table associative (hash) de l'objet lui-même. Mais cette syntaxe s'avère peu pratique à l'usage et beaucoup trop libre - il n'y a pas de vérification à la compilation de sorte que vous pouvez accéder à des clefs non existantes sans déclencher d'erreur.

En lieu et place de cette syntaxe, PerlQt introduit le concept d'attributs.

Les attributs sont de simples variables perl, écrites sans le signe dollar initial, et pouvant contenir toute donnée qui est une propriété de votre objet. Leur principal avantage est de fournir une syntaxe très rapide et vérifiable à la compilation.

Pour définir et pouvoir utiliser de nouveaux attributs, il suffit d'utiliser le pragma use Qt::attributes, suivi d'une liste des noms d'attributs souhaités. Ainsi:

  1: use strict;
  2:
  3: package Button;
  4: use Qt;
  5: use Qt::isa qw(Qt::PushButton);
  6: use Qt::attributes qw(
  7:     itsTime
  8:     pData
  9: );
 10:
 11: sub NEW
 12: {
 13:   shift->SUPER::NEW(@_[0..2]);
 14:   itsTime = Qt::Time;
 15:   itsTime->start;
 16:   pData->{'key'} = " Foo ";
 17: }
 18:
 19: sub resizeEvent
 20: {
 21:    setText( "w: ". width() ." h: ". height() .
 22:             "\nt: ". itsTime->elapsed . pData->{'key'} );
 23: }
 24:
 25: 1;

L'attribut itsTime est déclaré à la ligne 7 et initialisé par un objet Qt::Time à la ligne 14.

Puisque nous réimplémentons la fonction virtuelle ``resizeEvent'' [l.19], chaque fois que le widget principal est redimensionné, cette fonction ``resizeEvent'' sera déclenchée et le texte de notre Button mis à jour avec les valeurs venant de l'objet [1.21] et les attributs que nous avons définis [1.22].

Récapitulation

Signaux et Slots

Voyons maintenant comment les objets Qt peuvent communiquer entre eux de manière à ce qu'un événement concernant un objet puisse déclencher l'exécution d'une routine en un quelconque endroit de votre programme.

Dans d'autres toolkits, les callbacks (appels en retour) sont généralement utilisés à cet effet. Mais Qt dispose d'un mécanisme beaucoup plus puissant et plus flexible : les Signaux et Slots.

On peut se le représenter comme le cablage entre les composants d'une chaîne Hi-Fi. Un amplificateur, par exemple, émet des signaux de sortie sans chercher à savoir si des enceintes lui sont connectées ou non. Un magnétophone peut attendre un signal sur sa prise d'entrée pour commencer à enregistrer, et il ne cherchera pas à savoir s'il est l'unique destinataire de ce signal ou si ce dernier est aussi reçu par un graveur de CD ou écouté au casque.

Un composant Qt se comporte comme notre amplificateur ou notre magnétophone. Il a des sorties ou Signaux et des entrées ou Slots. Chaque sortie (signal) est connectable à un nombre illimité d'entrées (slots). La sortie d'un composant peut être potentiellement branchée à toute entrée d'un composant (y compris lui-même),

La syntaxe de ce système de connexion est soit:

Qt::Object::connect( envoyeur, SIGNAL 'mon_signal(types_d_arguments)', recepteur, SLOT 'monslot(types_d_arguments)');

soit:

unObjet->connect( envoyeur, SIGNAL 'mon_signal(types_d_arguments)', SLOT 'monslot(types_d_arguments)');

Dans le second cas, le récepteur est omis car c'est l'objet lui-même,

Ce mécanisme est extensible à volonté par la déclaration de nouveaux Signaux et Slots par l'usage des pragma use Qt::signals et use Qt::slots (voir aussi la deuxième syntaxe décrite plus bas).

Chaque slot déclaré appellera la routine correspondante de votre objet. Chaque signal déclaré peut être déclenché via le mot-clé emit.

Réécrivons encore notre exemple pour illustrer nos propos :

  1: use strict;
  2:
  3: package Button;
  4: use Qt;
  5: use Qt::isa qw(Qt::PushButton);
  6: use Qt::attributes qw(itsTime);
  7: use Qt::slots
  8:     aEteClicke => [],
  9:     changement     => ['int', 'int'];
 10: use Qt::signals
 11:     changeLe   => ['int', 'int'];
 12:
 13: sub NEW
 14: {
 15:   shift->SUPER::NEW(@_[0..2]);
 16:   itsTime = Qt::Time;
 17:   itsTime->start;
 18:   this->connect(this, SIGNAL 'clicked()', SLOT 'aEteClicke()');
 19:   this->connect(this, SIGNAL 'changeLe(int,int)', SLOT 'changement(int,int)');
 20: }
 21:
 22: sub aEteClicke
 23: {
 24:    my $w = width();
 25:    my $h = height();
 26:    setText( "w: $w h: $h\nt: ". itsTime->elapsed );
 27:    emit changeLe($w, $h);
 28: }
 29:
 30: sub changement
 31: {
 32:    my ($w, $h) = @_;
 33:    print STDERR "w: $w h: $h \n";
 34: }
 35:
 36: 1;

Nous définissons dans ce package deux nouveaux slots et un nouveau signal.

La documentation Qt nous dit que tout PushButton clické émet un signal clicked() ; nous le connectons donc à notre nouveau slot [ligne 18].

Nous connectons aussi notre signal ChangeLe à notre slot changement.

Ainsi, quand on appuie (clique) sur notre Button , le signal clicked() est émit et déclenche le slot aEteClicke(). aEteClicke() émet à son tour le signal changeLe(int,int)[l.27], appelant de ce fait le slot changement(int,int), avec deux arguments.

Enfin, il existe une syntaxe alternative introduite dans PerlQt-3.008 :

 sub un_slot : SLOT(int, QString)
 { 
        $int = shift;
        $string = shift;
        # faire quelque chose
 }

et

 sub un_signal : SIGNAL(QString);

Cette syntaxe est parfaitement compatible avec la déclaration par le biais de use Qt::signals et use Qt::slots. Il peut d'ailleurs d'avérer très profitable pour la clarté du programme de déclarer tout d'abord les signaux/slots au moyen de use Qt::slots/signals, puis de rappeler cette déclaration au niveau de l'implémentation à l'aide de la seconde syntaxe. Les déclarations seront alors vérifiées à la compilation, et le moindre conflit générera un avertissement.


Développement rapide (RAD) avec Qt Designer et Puic

Introduction

Aussi puissant et intuitif que soit Qt, écrire une GUI complète reste un exercice fastidieux.

Heureusement, Qt est fourni avec un constructeur de GUI sophistiqué appelé Qt Designer qui est quasiment un environnement de développement intégré. Il comporte la gestion de Projets, la création d'un GUI par des actions de ``drag and drop'', un butineur d'objet complet, l'interconnexion graphique de signaux et de slots, et plus encore.

L'information générée par Qt Designer's est en format XML et peut donc être parsée par différentes commandes comme dont puic (le compilateur d'interface utilisateur PerlQt).

Supposons que vous avez déja construit un fichier d'interface avec Qt Designer, la transcription en un programme PerlQt se fait par la simple exécution de la commande :

 puic -x -o program.pl program.ui

Cela génèrera le package défini dans votre fichier ui et un package principal à fins de test,

Vous pouvez préférer :

 puic -o package.pm program.ui

Cela ne générera que le package qui pourra être utilisé par un programme séparé.

Inclure des Images

Il y a deux manières d'inclure des images ou icônes:

Travailler avec des fichiers .ui

Souvent, vous voudrez regénérez votre interface utilisateur à à cause d'une modification ou extension de votre design initial. C'est donc une mauvais idée d'écrire votre code dans le fichier Perl autogénéré car vous risquerez d'écraser le code que vous avez écrit manuellement ou vous devrez faire des copier-coller intensifs.

Voici une meilleure méthode :


Autres outils de développement

PerlQt comprend également deux programmes pouvant vous aider à maîtriser l'API de Qt :

pqtapi

pqtapi est un outil d'introspection en ligne de commande.

 utilisation: pqtapi [-r <re>] [<class>]
 options:
        -r <re> : chercher les méthodes correspondant à l'expression régulière <re>
        -i : avec -r, effectue une recherche insensible à la casse
        -v : afficher les versions de PerlQt et de Qt
        -h : afficher ce message d'aide

ex:

 $>pqtapi -ir 'setpoint.* int'
        void QCanvasLine::setPoints(int, int, int, int)
        void QPointArray::setPoint(uint, int, int)

pqtsh

pqtsh est un shell graphique permettant de tester l'API de manière interactive. Un exemple dynamique est accessible dans l'entrée de menu Help->Example.



Limitations

Les classes à modèle (templates) ne sont pas encore accessibles par PerlQt. En revanche, les classes dérivées de classes à modèle sont disponibles.

Vous pouvez reconnaître ce type de classe en ce que leurs arguments comprennent un type générique placé entre les signes ``<'' et ``>''.

ex: QDictIterator ( const QDict<type> & dict )


Crédits

PerlQt-3 est (c) 2002 Ashley Winters (et (c) 2003 Germain Garand)

Kalyptus et l'engin de génération Smoke sont (c) David Faure and Richard Dale

Puic is (c) TrollTech AS., Phil Thompson et Germain Garand,

Ledit logiciel est délivré sous la GNU Public Licence v.2 or later.


Appendice: Les conventions de C++ et leur traduction en Perl

Lorsque vous voulez utiliser depuis PerlQt une classe ou méthode décrite dans la documentation Qt (voyez aussi le programme $QTDIR/bin/assistant livré avec Qt), vous devez suivre des règles de translation simples.

Noms de classe
Fonctions
Arguments
Énumérations
Les Énumerations sont une forme d'alias pour des valeurs numériques dont il serait autrement difficile de se souvenir:

Exemple C++:

 enum Strange { Apple, Orange, Lemon }

Ici, Strange est le type (au sens de C++) de l'énumération, et Apple, Orange et Lemon ses valeurs possible , qui sont des aliases pour des nombres (ici 0, 1 et 2)

L'accès aux valeurs d'énumération en Perl Qt est un appel de fonction statique.

Donc, si vous voulez éviter des prblèmes de lisibilité, nous vous recommandons l'usage d'une syntaxe alternative d'appel de fonction pour marquer l'utilisation d'un alias d'énumération: &fonction.

Revenons à notre exemple Strange.

Si nous rencontrons sa définition dans la classe QFruits, vous écrirez en PerlQt :

 $pomme_plus_orange = &Qt::Fruit::Pomme + &Qt::Fruit::Orange;

Opérateurs
Dans PerlQt, la surcharge d'opérateurs fonctionne de manière transparente. Si un opérateur est surchargé dans une classe Qt (ce qui signifie que son utilisation déclenchera un appel de méthode, au lieu d'utiliser l'opérateur générique) il sera également surchargé dans PerlQt.

ex-1: surcharge de '+='

 $p1 = Qt::Point(10, 10)
 $p2 = Qt::Point(30,40)
 $p2 += $p1; # $p2 devient (40,50)

ex-2: surcharge de '<<'

 $f = Qt::File("example");
 $f->open( IO_WriteOnly ); # voir l'entrée 'Constantes' plus bas
 $s = Qt::TextStream( $f );
 $s << "Que faire avec " << 12 << " pommes ?";

Exception notable : le constructeur de copie (signe égal, '=') n'est jamais surchargé, attendu qu'il ne pourrait fonctionner que partiellement et que le paradigme de Perl est très différent de C++ en matière de copie d'objets.

Constantes
Qt n'utilise pas beaucoup de constantes, mais on en trouve cependant dans le module d'Entrées/Sorties, où elles font office de drapeaux pour les modes d'ouverture de fichiers.

Pour éviter de polluer inutilement l'espace de nom, nous avons regroupé les constantes dans le module Qt::constants, d'où elles seront chargées à la demande.

Ainsi, pour importer l'ensemble des constantes d'E/S, on écrira :

 use Qt::constants;

Et pour importer quelques symboles seulement :

 use Qt::constants qw( IO_ReadOnly IO_WriteOnly );

Fonctions globales
Qt dispose de fonctions utilitaires, telles bitBlt, qCompress, etc.

Ces fonctions ont été rassemblées dans un espace de nom commun: Qt::GlobalSpace.

Vous pourrez donc y accéder soit par un appel pleinement qualifié :

 Qt::GlobalSpace::qUncompress( $buffer )

Soit en important préalablement ces fonctions dans l'espace de nom courant :

 use Qt::GlobalSpace;
 qUncompress( $buffer )

Bien entendu, vous pouvez aussi n'importer que les fonctions souhaitées :

 use Qt::GlobalSpace qw( qUncompress bitBlt )

N.B: GlobalSpace renferme également des opérateurs de portée globale, tels celui permettant d'aditionner deux Qt::Point(). Ces opérateurs seront appelés automatiquement.

ex:

 $p1 = Qt::Point(10, 10) + Qt::Point(20, 20)


Annexe 2 : Internationalisation

PerlQt résout les problèmes d'internationalisation en convertissant systématiquement les QString de Qt en utf8 côté Perl.

Les conversions en sens inverse, depuis Perl vers Qt sont traitées différemment suivant le contexte :

Lorsque des chaînes contiennent de l'utf8, Perl adapte automatiquement ses opérateurs pour que leur gestion soit entièrement transparente (comprendre opaque, comme toujours...). Cependant, vous pourrez avoir besoin à l'occasion de les transcrire en d'autres jeux d'encodage. Ceci peut se faire soit avec Qt :

 $tr1=Qt::TextCodec::codecForLocale(); # ceci utilisera la locale en vigueur
 $tr2=Qt::TextCodec::codecForName("KOI8-R"); # ceci force l'emploi d'une locale spécifique (Russe)
 print $tr1->fromUnicode(Qt::DateTime::currentDateTime()->toString)."\n\n";
 print $tr2->fromUnicode($une_chaine_utf8);

Soit avec les outils de Perl (pour perl >= 5.8.0). Se reporter à ce sujet à la documentation du module Encode (perldoc Encode).

désactiver l'encodage utf8

Les programmeurs souhaitant désactiver temporairement l'encodage utf8 (pour la gestion de programmes externes ou de modules anciens ne supportant pas cet encodage) pourront utiliser le pragma use bytes (et sa réciproque : no bytes).

Dans la portée de ce pragma, les conversions depuis QString vers les chaînes Perl se feront en ISO-Latin1 (par défaut) ou suivant la locale en vigueur (si use locale est actif).

Notez bien qu'il est préférable de ne pas utiliser ce pragma à la légère, en ce qu'il ruine totalement les efforts de standardisations autour d'utf8 entrepris depuis plusieurs années déjà. Il est très préférable de corriger les programmes fautifs.


Annexe 3 : Canaux de déboguage

Le module Qt::debug offre divers canaux de déboguage permettant de filtrer le flux conséquent d'informations disponibles pour l'adapter à vos besoins.

 use Qt::debug;
 use Qt::debug qw|calls autoload verbose|;

Avec le pragma use Qt::debug, seuls les canaux verbose et ambiguous sont activés. Si vous le faites suivre d'une liste précise de canaux, seuls ceux-ci seront affichés.

Liste et descriptif des canaux :


Annexe 4 : Marshalleurs

Un marshalleur est un convertisseur permettant de transcrire un type de données en un autre.

Dans PerlQt, la plupart des objets Qt gardent leurs propriétés d'objet, ce qui permet d'invoquer leurs méthodes et de changer leurs propriétés comme il se doit. Cependant, il arrive que l'objet d'origine corresponde à ce point à un type natif de Perl qu'il serait malséant d'utiliser l'interface C++ et beaucoup plus naturel de lui substituer son équivalent.

Ici interviennent les marshalleurs. Plutôt que de retourner un objet Qt::StringList, qui serait délicat à manipuler, PerlQt le transformera en référence de liste Perl. Dès lors, tous les opérateurs de manipulation de liste pourront lui être appliqué : on gagne en densité, en cohérence et en simplicité.

Cette transformation s'appliquera aussi en sens inverse, et n'importe quelle liste de chaînes Perl pourra être donnée en argument à une méthode attendant une Qt::StringList.

 Liste des marshalleurs (PerlQt-3.008)
 -----------------------------------------------------------------
 float, double                         <=>       réel Perl (NV)
 char, uchar, int, uint, enum
 long, ulong, short, ushort            <=>       entier Perl (IV)
 QString, -&, -*                        =>       chaîne Perl (utf8)
 QString, -&, -*                       <=        chaîne Perl (utf8 ou iso-latin1 ou locale)
 QCString, -&, -*                      <=>       chaîne Perl (utf8 ou octets, suivant contenu ou pragma "bytes")
 QStringList, -&, -*                    =>       référence à une liste de chaînes Perl (utf8)
 QByteArray, -&, -*                    <=>       chaîne Perl (octets)
 int&, -*                              <=>       entier Perl (IV)
 bool&, -*                             <=>       booléen Perl
 char*                                 <=>       chaîne Perl (octets)
 char**                                <=        référence à une liste de chaînes Perl (octets)
 uchar*                                <=        chaîne Perl(octets)
 QRgb*                                 <=        référence à une liste d'entiers Perl (IV)
 QCOORD*                               <=        référence à une liste d'entiers Perl (IV)
 void*                                 <=>       référence à un entier Perl (IV)
 QValueList<int>, - *, - &             <=>       référence à une liste d'entiers Perl (IV)
 QCanvasItemList, - *, - &              =>       réference à une liste de Qt::CanvasItem
 QWidgetList, - *, - &                 <=>       réference à une liste de Qt::Widget
 QObjectList, - *, - &                 <=>       réference à une liste de Qt::Object
 QFileInfoList, - *, - &               <=>       réference à une liste de Qt::FileInfo
 QPtrList<QTab>, - *, - &              <=>       réference à une liste de Qt::Tab
 QPtrList<QToolBar>, - *, - &          <=>       réference à une liste de Qt::ToolBar
 QPtrList<QNetworkOperation>, - *, - & <=>       réference à une liste de Qt::NetworkOperation
 QPtrList<QDockWindow>, - *, - &       <=>       réference à une liste de Qt::DockWindow
 (QUObject*)